J’ai rencontré dans mon rêve Verlaine
Qui me chuchotait les tours de la peine
Qu’un poème défraîchi en tandem
Pouvait assoir sur les rives que j’aime
Malgré les âges de la vie austère
Nous formons un langage imaginaire
Qu’aucun son ne peut forger en douceur
Tant les vocables sont fous d’être un leurre
Les échos valsent d’un champ à la rue
Comme une phrase répétée en crue
Où les quais du sens endiguent le charme
De nos murmures silencieux en arme
Verlaine mon ami qui porte un nom
Comment peux-tu nous laisser en félons
Quand il s’agit de redire le monde
Moins joli que tes lunaires mots fondent
Ta musique nous pourchasse sans trêve
Dans la voix qui porte encore un rêve
Dont chaque femme poursuit en bohême
Le mystère de ton beau théorème
Ce poème familier qui m’est cher
Je le relis dans ta voix incendiaire
Comme une passion provoquée à fleur
Dans mon oreille affinée de clameur
Car les images en clair se dévoilent
En promenade au large des étoiles
Dans un parc assemblé d’arbres qui poussent
Par ton seul regard inquiété en douce
Ton printemps est tout entier poétique
Sans que sonnent les ombres fantastiques
Des hivers de l’oubli du siècle blanc
Où nos vies claironnent d’être moments