A l’occident du cœur où le bonheur se couche,
Boréale une aurore jette encor quelques flammes
Survivez, Ô regards allumés à la nuit,
Avant de vous éteindre à l’angle de la mer !
Le cœur est un chaland qui chôme assez souvent
Et va mouiller au port pour y passer l’hiver.
Et le vol arrêté du rêve interrompu
Que la vie a rompu, semble un oiseau blessé ;
Ce n’est plus pour voler que son aile se bat
C’est pour ne pas mourir sur le monde d’en bas.
Le cœur est un chaland dont le bonheur est vent :
Qu’il retombe et la mer devient un cimetière.
La lumière se clôt sur le jour enfermé,
Se voûte encor le ciel et pèse l’horizon.
Ainsi s’ajoute un jour aux jours de la prison,
Un barreau aux fenêtres vides du désir.
Le cœur est un chaland, il passe et puis il fuit
Et son sillage luit des feux de la mémoire.
A l’occident du cœur où le bonheur se couche,
Boréale une aurore jette encor quelques flammes.
Seul quelque oiseau de nuit familier de l’Inuit
Prête encore à rêver, à l’angle de la mer.
Septembre 2006