Cet après-midi, j’ai embarqué sur mon joli voilier.
La mer était d’huile, me souriait, à moi alliée.
Je voguais gentiment sur cette étendue caline.
Nul obstacle, ni haies, ni monticules, ni collines,
juste un univers bleuté, reposant, doucereux.
Je me suis endormi sous un azur moutonneux.
Réveillé par des fleches dorées perforant ma peau nordiste,
je me laisse bercer par un léger souffle qui persiste,
amplifie, et m"entraine dans un slow langoureux,
gonfle encore, devient tango plus fièvreux.
Finis les frolements, les caresses, l’entente,
le ciel a rejoint l’onde en une écume méchante.
Disparue la belle union, il est à présent question
de claquements le long des mats, d’émotions
qui tiennent du conflit, du rapport de force.
La marée était trop belle, il faut que je m’efforce
de revenir sur terre, d’éviter encore le naufrage.
Je chercherai un autre port, pour un nouveau voyage.