Au vent...
Au vent ardent des braises, j’attendrai l’oubli.
Ensorcelé par l’âtre, il viendra brusquement.
Malgré lui, ô je le connais ce vieux bandit,
Il tentera les temps morts qui vivent errants !
Moi, je ne saurai rien ; me tairai en ce cas…
Bien sûr, j’ouvrirai mon âme aux instants rebelles.
Ah ! légions infinies qui foulez mon trépas,
Piquez en mon cœur orphelin - les cendres d’Elle !
Au vent …
Au vent absent des futaies, j’entendrai l’oubli,
Caressé par l’azur, chuchoter bruyamment.
Malgré lui, ô je le connais le vieil ami,
Il soufflera les temps morts qui vivent d’instants !
Moi, je ne crierai rien ; je chargerai ces bâts…
Il sait ! J’abattrai mon âme aux printemps sans toit,
A ces saisons poussives qui marquent le pas,
Qui, au cœur gros, hurlent - les souvenirs de Toi.
Au vent …
Au vent vieux des fabliaux : - venez donc « oubli » !
Convoqué par mes chants, vous viendrez noblement.
Malgré moi, ô je vous connais brave ennemi,
Vous louerez ces temps morts qui vivent de l’antan !
Mais, je ferai si peu ; je lutterai si las…
Défait, je lierai mon âme aux jadis fidèles :
Ah ! Chevaliers hautains qui vainquez mon état,
Faut-il que vous joutiez en chœur - ces moments d’Elle ?
Au vent …
Au vent changeant des foyers, j’épierai l’oubli.
Déchiré par la vie, s’étiolant tristement,
Malgré lui, ô je le connais le rabougris,
Il gémira les temps morts qu’il veut survivants !
Moi, je ne dirai rien ; je hurlerai tout bas…
Tu sais, j’offrirai mon âme aux espoirs sans joie,
A ces cohortes finies qui sonnent le glas,
Et, au cœur gris, pleurent - les souvenirs de Toi.
Noël F.
Octobre 2008