Là-bas.
Survivre. Ciel bleu au matin rageant le soir. Et dans l’entre-deux, un voile lourd. Une mer aussi marron que les esclaves aux échappées belles ou sordides, se terminant souvent la face dans l’eau du fleuve.
Au pays de la sapotille
Il y a des armées dantesques
De crabes, triste soldatesque
Dont l’attirail n’est que brindille
Face aux orteils qui s’envasouillent
Vont à la pèche aux corps qui grouillent
En dessinant des arabesques
Invisibles
Et pour cause..
Là-bas. Un peu d’air frais par fois remonte de la mer. Alors, se perdre dans les haies d’épineux dont les fruits résonnent de leurs noms barbares.
Au pays des banacoco
Les étrilles en bleu treillis
Ne se cachent dans les taillis
Et ne connaissent jamais l’eau.
Leur univers est fait de vase
Ils ne fréquentent pas les huîtres
Dont ils craignent l’humeur élytre
Cyclothymique comme un huis
Clos
Et pour cause...
Là-bas. La mer vient s’échouer lamentable sur des non-plages de non-sable, et pour cause, c’est de la non-eau, du sirop de vagues.
Comme ils sont lointains les abysses
Chocolat crème, douce pelisse
De sable mer que damasquine
Les carcasses de leur chitine.
On ne les entend pas crier
Car ils sont muets les crustacés.
Seuls au grand large les cétacés
Se doutent un peu de quelque chose
Et pour cause
La mer croque les matelots
En écho
Inaudible