Bribes de cœur
Maman ...
A remonter le temps dans un rire d’enfant,
On redevient l’enfant, celui-là que l’on fut.
On retrouve le pleur, le sanglot retenu
Et les yeux d’une mère au jardin de l’antan.
Je sortais ruisselant du baquet en fer-blanc,
Mon visage écrasé sur la chaleur du sein...
En ces instants trop courts, j’ignorais le destin
Qui couperait un jour ton fil de vie, Maman.
Traces ...
Nous marquons notre sol de sillons de poussière,
Traces molles d’hier ;
Nous marquons nos amours de sillons de lumière,
De cela, soyons fiers !
Le sable a conservé l’empreinte de ton corps,
Sa chaleur et son or.
Mon cœur a conservé l’haleine de ton cœur,
Son odeur de bonheur.
Compagnons ...
Tous les regards du monde portent-ils d’amour
Autant que le regard innocent de ce chien ?
Il regarde l’auto qui disparaît au loin
Dans le flot vacancier qui enfume le jour ...
Le chien tourne à l’aveugle
Il court sous la pluie en jappant son destin
Et les klaxons qui beuglent
Lui signifient sans doute sa prochaine fin.
Enfant ...
Enfant qui sort du bain
Et s’écrase de joie sur la chaleur du sein,
Savoure ce moment
De matin bref hélas ! Et de bonheur certain.
Ouvre grand la fenêtre
Aux fumets immortels du véritable amour,
Conjugue avec toujours,
Sous l’énigme des cieux, le risque insensé d’être.
Août 2004/Octobre 2006