Trouillomètre à zéro,
Ses jambes l’abandonnent
Trouillomètre à zéro ,
Son cœur est staccato !
Le destin vient reprendre
Ce qu’il donnait tantôt :
Sa peau mate et si tendre
Bientôt sera vert-jaune
Noire aqueuse et ses pus abreuveront les fleurs ,
Rejoindront les marais, leurs anus dilatés
Et leur diarrhée féconde de vers en platées.
Au fait, y -aura-t-il canope pour son cœur ?
Car il ne veux pas perdre dans ce grand cyclone
Malheureux et bouffon mémoire de ses amours
Malheureuses et bouffonnes
Noires vertes ou jaunes
Boutons amers mort-nés au visqueux point du jour.
Et où qu’il soit demain,
Et si la nuit le troue
De ses dents en rafales
Et l’éventre et le saigne
Et où qu’il soit demain
Puisque tourne la roue
Brisant ses astragales
Et vitrifiant ses yeux dans le lait qui les baigne
Dans un vase de terre tendu vers le futur
Si ses jambes le quittent et que la mort a faim
Il veux que l’on dissèque ses rêves défunts.
Est-ce bien raisonnable
Quand tout sera réduit
En cendres envolées, quand tout, irréparable,
Nourrira de sang neuf une aurore qui luit
Derrière la montagne, derrière les sapins,
Derrière les yeux clos sur leur dernier matin
Et voudrait se lever
Sur un monde enfin nu et à réinventer ?