Le silence est de plomb plus personne ne bouge,
Des grondements lointains montent du fond des âges,
L’encre obscure des yeux prend des reflets d’orage,
Que traversent alors d’effrayants éclats rouges.
Dans cet air trop épais soudain claque un éclair,
Un juron retentit, un hurlement de rage,
Et la foudre s’abat sur tout un entourage,
Qui n’ose faire front, qui tremble et qui se terre.
Roulements de tambour, prémices d’un carnage,
Puis la meute s’ébroue prise de frénésie,
Une odeur de poudre et de pierre à fusil,
Embrase les gosiers comme un vilain breuvage.
Le vernis policé quand la colère gronde,
Perd sa face lissée et s’envole par pans,
Aussi secs et légers que des mues de serpent,
Découvrant les contours d’un animal immonde.