La femme qui ne voulait plus être aimée
Car son corps n’était plus celui qui était né.
L’image que son miroir désormais lui renvoyait
N’était plus elle, plus rien, et demeurerait ainsi à jamais.
Ses nuits de cauchemars étaient peuplées
De noirceurs mêlées de vérités,
Se déguiser avec des artifices pour tricher
Alors que la réalité ne fait plus rêver.
Elle erre dans les rues, traversant la foule bigarrée
Quand ses vêtements s’envolent loin dans les nuées.
Apeurée, son monstrueux secret ainsi dévoilé
Dans un grand concert d’éclats de rires, elle est huée.
Comment marcher la tête haute avec le crâne dénudé
Foulards ou chapeaux ne le cachant qu’à moitié ?
Comment accepter de faire subir aux êtres aimés
De rester avec celle qu’ils ont connue dans le passé ?
Elle leur porte un amour et une amitié
Tels qu’elle se refuse à leur imposer
Son quotidien si différent à partager,
Ses cicatrices dessinant un corps étranger.
Point de tristesse ou de mélancolie ressenties
Juste les conséquences d’un combat âprement mené
Contre un ennemi dans l’ombre insidieusement tapi
Auquel une part d’elle-même, elle a abandonné.