Patience amie inconnue ... respire doucement
La vie n’est qu’un simple courant qui passe
Tel le passage d’un oiseau dans le ciel bleu
Regarde cette foule qui sort du métro
Place Clichy, Montparnasse, barbés...
Rejoins la place Tati, rue aux puces ...
Chacun essaie de fuir son exil
Et chaque dimanche un monde nouveau
Tous essaient de trouver la racine de la vie
Que d’expressions fleurissent sur les visages
Que de langues s’accouplent dans ces rues
Que de corps s’exhibent dans l’insouciance
Se sont eux aussi des enchaînés sans boulet
Ils vivent de déracinement dans les bras de la ville
Je me revois sur les rives fleuries de La Seine
Suivant les péniches ornées qui glissent sur l’onde
Où les oiseaux de mer ne cessent de crier
Je me sens égaré dans cette métropole
Les yeux hagards, le cœur pesant, les bras relâchés
Paris est toujours Paris et moi un simple étranger
Qui d’un pas pesant accoste la vraie indifférence
Rue du Cherche - Midi, Les Champs Elysées ...
Je ne fais que passer, rêver, me lamenter ...
Le 02 Septembre 1980 est date fétiche
J’ai fait Strasbourg pour La Capitale Paris
Dans le froid de l’aube j’ai pris le train
La traversée du grand désert et l’espoir
J’étais une fourmi dans l’immense fourmilière
Et partout où je passais j’étouffe le même reflet...
A me souvenir après ces longues années
Je me dis encore : comme elle étrange ma randonnée
Comme ma mémoire s’accroche à la branche perdue...
Tu vois, amie inconnue, je délire encore
Ma plaie est toujours ouverte dans mon silence
Tous les remèdes ne font que l’aviver
Et je sors pour faire appel à tous les vents
Pour qu’ils atténuent un peu ma douleur...
L’ombre noire plane sur la ligne de mon écriture
Que faire, j’attise une simple flamme qui couve
Et qui redonne à mon encre froide ... l’ultime fluidité
© Kacem Loubay
Vendredi 31 août 2001
Khénifra / Maroc
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive