Ô Vous ma récompense autant que ma douleur
Je vous aime et vous hais ! A vous je m’abandonne
Me dénude vous charme et en vous je frissonne
Etonnée de m’offrir ainsi à l’impudeur.
Vous êtes les non-dits prisonniers de mon cœur
Que ma bouche ne sait prononcer sans souffrance
Empêchée par les pleurs à la brûlure intense
Et les cris intérieurs d’un passé destructeur,
Les missionnaires blancs de l’âme en voile noir
En quête d’un tombeau où jeter sa tristesse
Les débris de chagrin tombés de sa détresse
Et graver sur la stèle : "Ci-gît mon désespoir",
Mais aussi mon exil mon île à cœur ouvert
Le ciel où je respire et la mer sans naufrage
Le rêve méthylène aussi bleu qu’un nuage
Après avoir craché sur le feu de l’enfer.
Ô Vous ma récompense autant que ma douleur
Je vous aime et vous hais ! Mes maux je vous donne
Faites-en un poème où chacun de vous fredonne
Une chanson de vie d’amour et de douceur.
09/2005