Madeleine regarde par la fenêtre comme on regarde un train sur le quai des départs.
En ce matin grisaille, le dimanche susurre sa lenteur monochrome.
La ville est immobile.
Engourdie.
« Et ce soir ? Mais tu rêves Madeleine ! Qu’en dis- tu pour ce soir ? »
« C’est parfait, bien sûr, chéri »
Trop tard, le dernier wagon n’est plus qu’un point minuscule au dessus des toits.
Demain, peut être.
Ou un autre jour, Madeleine le sait,elle posera son pied sur un nuage et s’engouffrera dans le premier train venu en partance pour nulle part.