Ton sourire figé quand rien ne prête à rire,
Quand l’absence est inscrite au fond de tes grands yeux
Et tes mains, devant toi, qui semblent me parler
Par des signes secrets que je veux découvrir.
Je n’ai jamais trouvé celui qui mène à toi,
Parmi tous ces chemins permis par la raison
D’un père qui voudrait rejoindre ta prison,
Et te montrer enfin l’horizon tout là-bas.
Tu m’as toujours laissé au bord de tes frontières,
D’où je peux voir tes jeux, sans y participer,
D’où je n’ai jamais pu te tendre une poupée
Comme je l’ai tant fait avec ton petit frère.
Au fond de ton esprit règnent les turbulences.
Des vents qu’on ne sait pas, des couleurs interdites,
Pourtant si seulement je connaissais tes rites,
J’entrouvrirai la porte de tes différences...
A ma fille.