Don Quichotte, aide moi !

Don Quichotte aide moi ! tes enfants t’ont trahis,

Ils ont sympathisé avec tes ennemis.

Et sur les marches des terres pyrénéennes

Ils ont laissé fleurir d’énormes éoliennes.

 

Les moulins de jadis aux ailes délicates

Ont enfanté l’horreur, des monstres, des goliaths

Aux fûts gigantesques, aux pales métalliques,

Sur les rudes hauteurs des sierras ibériques.

 

Guerriers d’apocalypse ! pourfendeurs d’horizons !

Vos moulinets adroits sans âme ni raison,

N’effraient que les enfants, les pleutres, les couards.

Mais ne me font pas peur... je ne suis pas vantard !

 

Au ciel de mes erreurs je demande pardon,

Puis je monte à l’assaut des « Sierra del Perdon »,

Seul, armé de ma foi, je gravis le sentier

Qui mène vers l’enfer... Je m’en vais guerroyer !

 

Las ! je m’aperçois que les guerriers majuscules,

Ne brassent que du vent face au vil homoncule !

Devant tant de mépris, plein d’une juste rage,

Je pisse sur le pied du monstrueux ouvrage.