Un triste boulevard sous une pluie gluante,
Derrière un corbillard, un cortège serpente,
Sinistre ondulation d’écailles-parapluies...
L’affreux serpent se meut sur les pavets sans bruit.
Les yeux vides et secs comme des puits taris,
Une fillette en noir suit un fourgon fleuri,
Bouquets immaculés de roses bien trop blanches.....
Dérisoire au revoir posé sur quelques planches.
Un souvenir heureux à l’image obsédante,
Attise dans son cœur, telle une braise ardente,
Un feu si douloureux qui ne veut pas s’éteindre ...
Supplice monstrueux, ne plus pouvoir étreindre.
Les parfums de la pluie, de la terre mouillée,
Effacent peu à peu les effluves brouillés
De l’éther, de l’encens... des remugles de mort....
Une cloche très loin sonne comme un remord.