Au sortir d’un hameau, l’étroit sentier boueuxLonge des arbustes aux troncs noirs et noueux,Un homme me hèle, je le salue d’un gesteIl insiste en souriant, d’un sourire modeste.Son nom est Dyonisos et il me tend la main,Une main plus usée qu’un très vieux parcheminSur lequel sont écrits les secrets d’une vie,Des souvenirs inscrits en un bleuté lavis.De son regard sombre il observe mon âme,Cherchant en ses tréfonds une petite flamme,Comprendre si mon cœur mérite bienveillance,Et s’il peut m’accorder un peu de sa confiance.A sa lèvre s’agite un fragment de mégot ...Il voudrait que je prie pour lui à Santiago,« Et pour sa femme aussi » dit une pèlerine,Traduisant les souhaits du vieillard qui opine.Pour cette prière il me donne deux noix,Devant mon embarras, il rit d’un air matois,Car il sait maintenant que ce contrat nous lie,Plus qu’un engagement qui très vite s’oublie.
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Dyonisos
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44e jour