Je porte la blessure béante
D’un certain moi intérieur
Comme un parchemin hiéroglyphique
Des anciennes civilisations englouties
La lecture par le biais de mon corps
Est une transparence virtuelle
Une vitre qui laisse deviner
Les pourtours d’un vase en kaléidoscope
Je ne fais plus appel...
L’avocat du diable est mort
Electrocuté par une décharge ionisée
Sous le crucifix de l’intolérable
je refuse souvent les fards circonstanciels
De l’import-export médiatisé à outrance
Je vis à l’amont d’une demeure
D’une colline mouvante et verdoyante
D’où monte l’exhalaison nostalgique
Des fleurs et des terres remuées
Mon visage tuméfié signe la controverse
Par l’avènement des conflits ancestraux
Des parricides/fratricides et la suite...
Je remonte à reculons l’échelle du passé
De la machine infernale de la rétrospective
Et de la glace plissée par la main
D’un destin borgne qui vit en concubinage
Avec d’autres sorts liés par l’intimité verbale
Déferle le défilé monotone/monocorde
Qui se brise sur les récifs du déjà vécu...
Ma source inépuisable procède par élimination
L’autocensures fœtale, acte gratuit permanent
D’une mémoire ménagée, menacée
A une autre cure de rajeunissement
Des eaux qui stagnent dans la profondeur
D’un oubli remué à intervalle irrégulier
Reconnaissent l’effort d’un autre débit
Tout clame le retour de l’innocente enfance
Le rythme de l’accent longuement formulé
Vœux, ô Combien recherché dans les archives !
Je : C’est l’autre force qui décline
Ce Je Désir foudroyé...
Cette traverse de pont branlant
Qui mène vers la remise en scène
De la chute magistrale
D’un rideau qui tombe/couperet d’un verdict
Et jugement qui vit dans la transaction
Je suis et demeure convoitise de l’instabilité
L’aigle qui lime ses griffes retroussées
Fait le tour d’horizon de ses ailes distendues
Tout en suivant d’un oeil évasif
La trajectoire ondulante de sa proie
Avant de décider l’ultime action
De fendre les airs glaciaux de sa voltige
Je dénie à la nuit tout engagement
L’heure est pour le repos des guerriers
Pour les rêves incommensurables...
Pour l’articulation de l’union procréatrice
Des futures générations aléatoires
Les copulations mixtes des fantasmes imbriqués
Je regarde le lit de l’inconfort
Quand le sommeil est porté disparu
Et s’engage dans la dissection des lieux
Je suis sous l’effet des différentes hypnoses
D’ajournement en ajournement je trébuche encore
Dans l’éternité d’un moi en vadrouille
Des créneaux des remparts de l’exil
Je vois une ombre se profiler de l’ombre
L’invulnérable archer du temps guette
L’arc ajusté à la limite d’un geste fortuit
Déjà la cible est à portée et en avance
Sur le cadran d’une horloge bipolaire
Un point, rien qu’un point minuscule...
Qui chancelle, atteint sur le gravats
L’heure est l’heure dans sa vraie temporalité
L’heure pour moi est une autre heure
Dans son indifférence et son éloignement
L’aube pointe dans mon cœur sédentaire
Je recommence à frémir
Salut à toi, ange de l’autre rive bercée
Mon lit est peuplé de rêves en extension
Et aussi de milliers de... rayons solaires