Enfant soldat
Telle une rose aux épines aiguisées de couteaux
L’enfant les poings serrés lacère de ses larmes
Les souvenirs invaincus de son cœur trop gros
Jeunes sœurs violées et maisonnée en flammes
En ce lieu assassin où la terre vomit
Les détritus putrides de la bestialité
Les haines sanguinaires jamais inassouvies
Martyrisent les âmes de peurs acidifiées
A peine père et mère fussent ils enterrés
Que la milice vint l’arracher à ses pleurs
Afin que le fusil remplace ses vils jouets
Et arme son esprit ravagé de rancœur
A toi enfant soldat qu’on envoie sur le front
En te contant une guerre dont tu ignores le sens
Tu n’es pour tous ces chefs que chair à canon
Bouclier de sang frais qu’on envoie en pitance