Qu’on me porte l’encens, le feu et le bétel
Et qu’on mande l’enfant auprès de cet autel
Ordonne le Grand-prêtre.
Dans l’ombre de la mare
Y avait une enfant
Aux rêves entêtants..
La foule ramassée, crispée
Sur le tranchant
Des mots au goût de fer
Avale son horreur de la lame posée
Et de la nuit qui tombe sur les Andes blasées.
Dans l’ombre de la mare
Y avait une enfant
Qui écoutait la nuit embaumant le nesprun,
Tendue vers l’horizon où se profilent enfin
Les voiles d’un navire flinguant à bonne allure,
Le beaupré tracassant le ciel de sa parure.
La foule se détend, l’enfant ne viendra pas
Et le prêtre contraint jette un regard de glas
Sur la foule ..
Au loin, un matelot vers la vague déroule
Une échelle de chanvre qui
Attendra longtemps...
Entre le sable et lui
Y a une enfant qui coule......