Crépuscule ôte-toi de mon soleil couchant !
Le paysage est lent et la montagne brève
Un orpailleur usé d’équatoriales fièvres
Ricoche ses pépites dans le jour fauchant.
Aveugle le caillou et le cèdre bien sourd
Pourtant se sont vêtus
Et s’en vont promener à petits pas têtus
Agrippés au silence de leur désir gourd.
Il leur tarde le port
Et ses chants goélands
Quand tout le monde dort,
Il leur tarde l’esprit et le feu du boucan
L’étincelle danseuse au regard chenapan.
Là-bas dans la rosée qui monte de la mer
Un phare lance œillade
Au bateau qui s’évade
Et claque son chagrin tout contre le tonnerre.
Et si le cœur est d’eau, et si le cœur est sang
Laisse monter la vague
Espérance
Bleue et blanche brodée
Laisse le long des drisses où le vent transhumance
Les larmes en cordées
Un rayon de soleil leur dira « renaît, sans ».
La-haut, le ciel apaise
Le dos de la montagne.
Un genou mis en terre
Elle attache ses lacets
Et le cèdre l’attend.
Il leur tarde...