Rien n’adviendra plus, le temps a les mains vides
Et cette attente obscure alourdissant le cœur
Ne fera qu’allonger le pas lent du malheur
Et pâlir un peu plus un jour déjà livide.
Le temps est un forçat dont le marteau s’abat
Pour briser en instants la caresse du vent,
Pour empêcher que brûle à jamais le présent
Et qu’un sourire vive au-delà des lilas.
A peine est-on debout qu’il faut s’incliner sur
Les cadavres amis que la marée dépose
Aux rives de la plage ourlée de larmes roses
A peine est-on debout qu’on est au pied du mur.
Rien n’adviendra plus que la nuit qui s’avance
Et merde à Dieu qui rit là-bas à l’est d’Eden
Viens mourir avec moi, que seule la peau te mène,
Rien ne comptera plus, hormis plaisir et danse.
Viens mourir contre moi, donne moi cette larme
Qui coule à ta blessure et intime et de femme,
Viens que je te prenne et prends aussi mon âme :
Rien ne vivra plus que ce cri qui nous damne.
Rien ne viendra plus, que ce plaisir qui monte,
Le temps a les mains vides, silence sur le monde,
Le pas lent du malheur et le rétiaire immonde
Qui jette son filet... Plus rien que nous ne compte.
Juin 2006