Me voici à l’obscurité de l’existence
La terre me réclame froid avant la nuit
La peur vient de remplacer le vorace ennui
Et toi tu danses, et toi tu ris.
Devant ma carcasse à demi-vivante
Et son futur si bref et certain
La mort me pince et puis me hante
Défiant mes souvenirs lointains
Pas une larme et pas un cri,
Et toi tu danses, et toi ris.
Retenu par les âges sur cet avant dernier lit,
Ligoté de souffrances, flagellé de pitié,
Rien que ton ombre et le silence
Et toi tu danses, et toi tu ris.
Ne t’en vas pas je t’en supplie,
Danser et rire vers d’autres lieux,
Bénis-moi de tes gestes amples,
Qu’avec ma mort je vois la vie.