Les naseaux frémissants, tout étoilés de sang,
Un cheval harassé frissonne en hennissant.
À l’ombre du croissant, Djadjaoui tout puissant
Dans la chaleur sourit, d’un sourire indécent ...
Sous les rayons de feu d’un soleil accablant,
Une femme voilée, un enfant sur son flanc,
Avance en titubant sur un sable trop blanc.
Sur sa main la sueur en perles de souffrance
Coule comme des pleurs, les aveux d’impuissance
D’une mère angoissée... au bout de l’espérance...
Lorsque paraît le camp derrière le grillage,
Ses rêves, ses pensées, son immense courage,
Ne sont plus illusions, ne sont plus vains mirages.
Les mots sont prisonniers au sortir de sa bouche,
Alors d’un geste las elle chasse les mouches,
Et protégeant son fils... sous la tente se couche.