La Terre est une femme, et la femme est ma mère
Elle m’a donné le jour, l’amour et la lumière
De ses eaux je suis né et dans ses flancs j’irai
Dormir l’éternité, lorsque je partirai.
Du ciel on la dit bleue, mais bien rouge est son sang
Ses menstrues sont les guerres qui perdent ses enfants.
Mais la Terre est la vie, et toujours recommence
Sa prolifération, de sa propre semence.
Ma mère la Terre, j’aime tes frondaisons
Ta chevelure verte et l’ombre des buissons
Tes collines nacrées, tes vallées odorantes
Et les douces rivières au long cours de tes pentes.
Qu’il m’est doux d’entendre les moindres de tes bruits
Du chant de tes enfants, de la tombée des fruits.
Et que tes nuits sont chaudes lorsque l’été revient
Ou que l’hiver est rude s’il est loin de tes reins.
Vives sont tes colères aux hommes intrépides
Tes châtiments brutaux détruisent par le vide
Leurs pédants édifices aux dépens de tes charmes.
Tes leçons sont amères et font couler des larmes.
Mais, toujours tu pardonnes à tes fils insensés
Inépuisablement, le mal est compensé
Par ta chair ravagée mais amplement fertile
Et tu donnes, et tu donnes encor aux imbéciles
Quand donc cesserons-nous d’épuiser tes ressources ?
Risquerons-nous un jour d’interrompre ta course ?
N’enlève pas ton voile au-dessus de nos têtes
Notre vie sur ton corps est une si belle fête.
avril 2005