Sous les frondaisons émeraudes
A l’heure où le grand lion maraude
Marche un groupe de femmes fières.
Sous leurs pieds vole une poussière
D’or, de latérite, légère
Comme une brise passagère.
Elles avancent d’un pas libre.
Sur leurs têtes, en équilibre,
des cruches, blanchies à la chaux,
balancent au rythme de l’eau.
Soudain, au loin mugit un buffle,
Grandes cornes et sombre mufle.
Enervé par quelques varans,
La présence d’un éléphant,
L’irascible taureau d’Afrique,
Montre sa force colérique.
Effrayée, une femme crie.
Main sur le ventre une autre rit.
Dans son dos encore endormi,
Un tout petit enfant sourit.