Sur la plage de Deshaie des enfants s’amusent
Surfant avec leurs corps les flots venus du large.
Derrière un grand palmier je taquine la muse
Annotant mes écrits de coquines surcharges.
Une brise légère agite les arbustes
Qui bordent le chemin en deçà de la plage.
L’ombre des cocotiers s’étire puis incruste
Des perles de nuit au sable du rivage.
Le soleil lentement, en rougissant décline
Colorant l’horizon de lumière cuivrée.
Un courant d’air marin aux senteurs balsamines,
Frôle mon visage par instant enivré.
Sous la cocoteraie, ferment les bars créoles,
Les serveurs arrangent les tables et les chaises,
Puis à gestes comptés, replient les parasols,
Et renversent de l’eau pour éteindre les braises.
Les amoureux s’en vont, marchant main dans la main,
Ils ont le rire clair, l’air ferme et résolu,
Et ce regard perdu en un futur lointain,
Qu’arborent souvent ceux qui ne se cachent plus.
Une chauve-souris de son vol malicieux,
Survole un garçonnet, provoquant son effroi.
Son grand-père sourit et lui montre les cieux
Où joue la lune avec l’animal maladroit.