Dans mon lit, cet enfer de douleur
Chaque nuit je retenais mes pleurs
Et pourtant au retour du soleil
En regardant le ciel
Me revenait le miel.
Entouré d’amour et de tuyaux
A leurs yeux je n’étais pas bien beau
Mais le temps me rendait chaque jour
Un peu de leur amour
Dans ce morne séjour.
Un matin la garde de la nuit
Peu avant de retrouver son lit
M’a parlé vous devez vous lever
Remonter sur vos pieds
Et cesser de pleurer.
Elle savait le prix du désespoir
Chaque nuit elle traversait le noir
Et posait une main sur mon front
En murmurant mon nom
Chassant tous mes démons.
Je ne sais comment la remercier
Dans mon cœur tout près d’être broyé
Elle a pris une place de choix
J’entends encor sa voix
Qui soulageait ma croix.
Que ces mots qu’elle ne lira jamais
Soient gravés comme un traité de paix
Qu’ils soient lus à toutes ses pareilles
Qui donnent des merveilles
Aux patients sans sommeil.
Je t’aime, mon infirmière de nuit
Tu as su calmer ma peur sans bruit
Je te dois en plus de ta présence
Qui calmait ma souffrance
Le goût de l’espérance.