J’ai voulu croire en l’homme.
Mais dans un pays si proche
Où l’obscurantisme fait loi
Une femme violée
Vient d’être lapidée.
Des hommes sont brûlés
Massacrés, exécutés.
Ici des enfants meurent
Ou de froid, ou de peur
Sous les mains de bourreaux.
Torturés, violentés, abusés,
Celui-ci a faim, celle-ci a soif
Victimes innocentes de la bêtise
Rançonnées par la vie.
Quel est donc ce monde
Où le fruit de nos chairs
Est ainsi monnayé, sacrifié ?
J’ai voulu croire en l’homme
Mais une baleine succombe
Le corps criblé de harpons,
Le sang qui s’échappe d’elle
Est rouge comme le nôtre.
Un loup assassiné agonise
Sous les rires de chasseurs bornés.
Des chiens enfermés dans des cages
Meurent à force de coups reçus
Afin de rendre leur chair plus exquise.
Dans un supermarché on achète
Tortues et poissons vivants
Asphyxiés par le sac de plastique
Dans lequel on les enferme.
Quel est donc ce monde
Où tout ce qui vit et respire
Se marchande dans la cruauté ?
J’ai voulu croire en l’homme
Maintenant je ne peux plus...