A mesure que la terre tourne son dos au soleil
L’une après l’autre les minutes s’égrènent
Au rythme des pas feutrés de la nuit
Qui rôde à l’orée du jour
Orchestrées par un silence tumultueux
Les aiguilles de l’horloge
Enroulent inlassablement
Autour de mon âme meurtrie
Les pansements de la solitude
Dehors,le vent dans son enthousiasme
A raconter les saisons
Au son de ses longs gémissements
Me divulgue la souffrance d’Eole
Souffrance millénaire
D’un dieu errant et sans patrie
L’impact de ses litanies incessantes
Vient heurter des souvenirs gisant
Dans la douleur d’une mémoire en exil
Projetant les reflets d’hier
Dans le miroir du temps.
Remonter à contre-courant
L’horizontalité d’une vie qui s’écoule
Espérant voir jaillir de la nuit de l’indigence
Une lueur qui percera les voiles de l’absence
C’est être en mesure d’étreindre la solitude
Sans que l’absence ne vous disperse en souffrance
Ou boire stoïquement cette même souffrance
Jusqu’à l’absurde
Jusqu’à perte de toute conscience
Car là où il y a l’absence
Naît l’extrême de tout possible.
Un souvenir silencieux traverse l’espace
Tel un passant jetant un regard furtif
A travers une fenêtre ouverte
Puis d’autres souvenirs le suivent
Puis ce sont des images qui défilent
Comme les vagues d’un océan
Qui foncent à reculons
Soudain le défilement suspend sa course
Au dessus d’une brume féconde
Qui se dissipe sur une image éthérée
D’une présence tant désirée
La saveur oubliée d’une douce caresse
Vient alors narguer le palais des sens
Remontant les racines du temps
Les effluves d’un parfum capiteux
Viennent chatouiller les narines de l’âme
Une explosion de nectar sur les papilles de la passion
Réveille une faim très ancienne
Celle d’un besoin de douceur oubliée.
A mesure que l’absence en désirs ébauchés
Sculpte l’émoi de rêves révolus
Le calvaire s’attise
Je deviens une torche d’amour
Qui brûle sans laisser de cendres
Dans ce temple de la nuit
Où ne se vénère que l’absence.
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L’Absence
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