Le grand aigle déchu
Sur l’étendard décousu
Les yeux dans le sang
Et le corps mourant
Les soldats dans la boue
Tirant des chevaux fous
Des chevaux morts,
Des chevaux lourds et forts,
Juste pour un dernier festin,
Pris dans la neige un matin.
Et puis la mort qui s’approche
Et de ses flèches décoche
Dans la nuit glaciale,
La fin des vies boréales.
L’hiver n’a pas d’habit de guerre,
Mais de terribles serres.
Alors l’Empereur plus petit encore,
Sur la poitrine du Grognard décore
Le cadavre dans la neige noire
Et se retire dans le vent froid du soir