A côté du pot de chambre de ses rêves enfuis
Enlacée de noirceur retirée dans l’oubli
Des murs désemparés de son salon tout gris
Elle s’invente des histoires encrassées d’ironie
Elle savonne l’ennui de son monde délavé
Et javellise sa honte sous la jupe du passé
Femme au cœur chauve
Lessive, bouche pincée
Femme à l’âme trouble
Lessivée, oppressée
Gris, gris
Plus gris que gris
Elle remue avec peine les affronts épongés
Frotte, frotte
Et vidange dans la haine ses espoirs démodés
Crotte, crotte
Elle essore sa misère une fois colère passée
Puis déverse avec fièvre les eaux d’envie usées
Lessive terminée, étendue sur le fil de ses sens exhibés
Elle se retrouve inerte sur un grand drap fâné
Espérant que demain lui apporte du frais...