Peut-on lui prêter une enfance,
Voire même une adolescence,
Lui qui depuis qu’il est tout petit
Sans bien comprendre a tout subi ?
Quand ici pour ceux de son âge
Il n’a été question que de jouets,
Allant jusqu ‘à de grands déballages
De tout, de rien, d’inutiles objets.
Là-bas, mené à coups de fouets,
Travaillant jusqu’à très tard,
Sans savoir ce qu’est un met
Pas plus qu’une tranche de lard,
L’esprit plongé dans les cauchemars
Ne connaissant pas le répit, toujours prêt
A reprendre sa tâche, l’air hagard
Il ne comprend pas ce qu’on lui fait.
Même les chiens le trouvent bizarre
Et refusent de s’en approcher,
Lui qui se hasarde
A vouloir les caresser.
Comment sortir de cette réalité
Et avec force tout arrêter ?
Comment rendre à l’enfance
Ce qu’on lui a ôté avec violence ?
Même s’il faut tuer,
J’en fais ici l’aveu,
Je veux exterminer tous ceux
Qui ont volé sa liberté.