Il marchait
Son ombre marchait à ses côtés
Sur ses pieds de soie
Le vent dévalant les collines
Martelait de sable son visage
Aveuglant ses yeux bleus délavés
Deux océans de tristesse
Il se sentait seul
Seul jusqu’à la lie
Mais libre
Libre aux confins de l’ivresse
Il s’arrêta
Contempla,étendue en bas dans la vallée
La ville qu’il venait de quitter
Sarcophages de ciment froid
Enfèrmant dans la sécurité de leur égoïsme
Des âmes transis
Il ne comprenait pas pourquoi
L’homme cherchait la proximité
Alors qu’au fond de lui
Il dédaignait l’autre
Il ne comprenait pas pourquoi
Malgré l’alternance des saisons
Chez certains
Le cœur est un glaçon éternel.
Là bas,la lune comme toile de fond
Avait depuis longtemps
Abdiqué ses faisceaux au néon.
Il marchait
Son âme marchait au fond de lui
Sur ses pieds de velours
La journée est pour lui comme une inspiration
La nuit une éxpiration
Le printemps:une illusion
L’été:son calvaire
L’automne:sa fatigue
L’hiver:son repos nocturne
L’éspace n’était pour lui qu’une abstraction
Il connaissait son éxistence
Il s’y mouvait,s’y déplaçait
Mais il ne pouvait s’en faire une image
Que nous ne pouvons en faire du temps
Nous passons d’un instant à un autre
Sans voir le temps
Comme lui marchait d’un lieu à un autre
Sans voir l’éspace
Il vivait à une autre échelle du temps
Celle où tout s’est figé.
Il marchait
Rêvant
D’un autre éspace qu’il pouvait "voir"
"Toucher","ressentir","savourer"
Et s’y adapter
Son âme elle,rêvait
D’un bout de cet infini bleu
D’une sépulture à l’ombre d’un chêne
Et d’une épitaphe sur le marbre du temps
Près du jardin aux rêves brisés
Là où jadis,ses aieux
Cultivaient l’éspoir
Ce doux mensonge
Carotte inaccèssible
Qu’agite un déstin ironique
A la face de nos âmes avides.
Il marchait
Dans ce qui restait de l’aube
Ses pas le menaient vers son éxterieur
Vers son déstin:cet inconnu
Dans ce qui restait de la nuit
Il n’entendait plus les pas feutrés
De son âme en son interieur
Elle ne l’accompagnait plus
Elle s’était arrêtée
Ses pieds de velours lacérés
A force d’avoir trop longtemps marché
Sur les tessons de ses rêves brisés.
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L’homme aux rêves brisés
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