Lilù, l’élue s’en est allée
d’un coup d’aile,
disparue, à peine venue... !
Lolita ou illusion ?
Qu’importe, puisqu’elle met le holà,
et me laisse là,
esseulé sur mon îlot,
comme un idiot
x
Lilù, regardes, je suis là,
seul à soliloquer,
à ressasser sans cesse
mes vieux laïus usés,
sur notre îlot, Lilù,
là où les bulots bullent
X
Seul sur l’île aux lilas
cette île où tu bus l’eau Lilù
Je suis là,
le regard hagard
à peine posé
sur le conciliabule des libellules
qui se moquent de me voir là,
si las,
si bas...
X
Lilù, baisses les yeux,
viens me ramasser
(n’oublies pas ta petite cuiller)
c’est facile, tu verras,
je ne suis plus rien...
Rien d’autre qu’un souvenir éventé
par le parfum fané des lilas...
Cette lamentation d’esseulé...
si seulement Lilu l’eut lu,
si Lilu l’eut su,
L’eusse-t-elle cru ?
Et Lilù, là, serait-elle revenue ?
X
Plus de lien,
que le si lent silence,
où est Lilù ?
L’as tu vu ?
"Elle est au lit, Lilù,
elle lit ‘Lolita’
L’as-tu lu ?"