LE CRI DES MOTS
Le cri se tient aux deux extrémités du langage :
Le cri avant les mots, quant est atteinte la « masse critique » des émotions du corps,
après les mots, quand les mots manquent, insuffisants et impuissants à dire.
Faut-il s’écrire ou s’écrier ?
Une lettre en plus ou en moins, une lettre ici ou là, change le mot et ce mot ci placé là, dans l’endroit ou dans l’ailleurs, peut, plus ou moins, changer un monde décrié en un monde meilleurs !
Le mot habite le langage comme l’oiseau qui pépie sur la branche,
L’écrivain habite le mot, comme le chat épie l’oiseau qui le branche.
Et le poète, me direz-vous ?
Sur son écritoire en bois de rose ou en pleurs de noyé, de l’écrivain il pose l’encrier, et de l’oiseau, après l’en avoir déshabillé, trempe la plume dans le sang des mots pour l’en rhabiller, et de son chant repeindre les champ de blés, de son regard aux espaces profonds saisir les nuages vagabond de sa pensée, et les inscrire dans la forme déterminée , mémoire de tous les regards et des parfums du monde.
RB début août 06