La boîte de Pandore
Nous n’irons plus au bois, la forêt enchantée
Ne s’ouvrira plus sur nos désirs murmurés ...
Nous irons sur la croûte d’un désert inventé,
Sur le sol épuisé d’un âge désamouré ...
Le soleil percera le crâne des nouveaux-nés,
Tu n’auras plus de larmes à abandonner
Au creux sec de ma main tendue vers ta douleur ;
Le gris terne des jours mangera les couleurs.
Des arbres de métal empaleront les heures
Qui mourront lentement en pleurant leurs secondes ;
Le seul vent se levant sera celui des cœurs,
Un souffle agonisant sur la mer qui succombe.
La mer à bout de vagues et des vagues de plomb ...
Au ressac disparu de rivages martiens,
Tituberont nos pas écrasés par l’aplomb
De l’étoile de midi qui cherchera les siens ...
Nous n’irons plus au bois, les forêts sont coupées.
Nos rêves mourront de soif aux fontaines étroites,
Tous fauves libérés, rapaces émancipés .
Pandore nous l’avait dit : n’ouvrez pas cette boîte ...
05/2003
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