Un café de province, un soir, dans les années vingt,
attablés ensemble des poilus, des anciens copains.
"Je voudrais boire un verre à la nation et à la patrie,
oui, à cette saleté de guerre qui, moi, m’a tout pris ...
Avec les copains, on était alors parti la fleur au fusil
et puis tout s’est précipité, nous n’avons rien compris ...
On avait prévu de fêter tout ça en rentrant du front,
avant de retrouver nos familles, dans nos régions.
Et moi, je les ai vu tomber, tués comme des chiens ...
On devait sauver la paix et ils sont morts pour rien ...
Malgré le sourire de ma femme et les décorations,
la victoire avait alors, pour moi, un goût de bouchon.
Certes, j’ai fait le bon choix mais mon cœur est sec,
aujourd’hui, la guerre m’a tué et je dois faire avec ..."