Avant qu’il ne blanchisse le soleil d’Afrique,
Dépose sur les murs les cuivres et les ors
Arrachés dans la nuit à la dune qui dort,
Offrant à l’aurore ses décors féériques.
L’air tiède se charge de l’odeur des galettes,
Cuites dans le sable, et du thé fort et noir
Dont le goût réveille de très vieilles histoires,
Repoussant vers le soir les ombres violettes.
Comme un doigt se pointant en direction des cieux,
La grande tour d’argile apostrophe les dieux,
Dérisoire et fragile en ce sauvage lieu,
A l’image de l’homme arrogant, prétentieux.
Le chant du marabout invite les fidèles,
A entrer pour prier derrière les remparts.
Fantômes silencieux issus de nulle part,
Les ombres indigos traversent les venelles.
Puis le son lancinant se dilue dans les airs.
Et dans l’aube claire la vie reprend son cours,
Immuable et réglée jusqu’à la fin du jour.
A l’ombre des palmiers s’ébrouent les dromadaires.