La peau de ses pieds nus
S’est empourprée souvent sur de troublantes braises
Eaux, pays inconnus
Fraîcheur imaginaire cognant sur les falaises
Son rêve était si vaste aux ventres caravelle
Son rêve était d’onyx et voiles déployées
De lèvres agaçantes à la saveur cannelle
Et de peaux argileuses à l’écume noyée
La peau de ses pieds nus
Nomades,
D’un trait pur dessine sur le sable
Des silences rythmés au cœur de l’ineffable
Est-elle loin d’ici cette cité lacustre
Et ses femmes joyaux ?
La fièvre autour de lui s’envole. Des corbeaux
Cherchent triste brouet dans les pièges palustres.
La peau de ses pieds nus
Est un cri étoilé
De souffrances et de pierres et de trous retenus
Par la suave colère de la chair dévoilée
Où t’en vas-tu, l’errant, en quelle cité d’or
Dis moi quelles toisons égarent ton chemin ?
L’extensible carmin
Du sang perçant la corne et qui s’écoule encor
En pétales fleuris à l’ombre des moulins
La peau de tes pieds nus,
Pose la dans mes mains
Il faut chasser la soif et séduire demain
Dors. La peau de mes yeux mue.