Le Jour se meurt peu à peu sur les murs blancs. L’ombre envahit doucement la pièce, un prélude indolent à la Nuit.
La lumière mutine résiste puis se vide peu à peu dans le néant qui s’immisce sur chaque meuble, qui coule le long des fauteuils et se pâme sur le sol glacé .
La Nuit respire et étouffe de son souffle suave les bruits du jardin, le tic-tac de l’horloge, le tumulte des pensées.
Les murs blancs succombent et se laissent aller aux caresses du silence, à son étrange sensualité.
Le combat est vain, toujours le même vainqueur, toujours la Nuit impudique qui déshabille le Jour, qui le viole lentement, liant ses mains de ses ombres.
Le jour se défend dans les facettes du vase en crystal, dans le petit miroir, jusque dans les joints du carrelage il lutte.
Mais la Nuit s’est échappée. Elle sort de la vieille armoire, du trou de la serrure, de la pupille de mes yeux.
Tapie sous le lit, elle attendait. Elle guètait le Jour, la moindre de ses faiblesses, le plus frêle vacillement de lumière, comme un fauve guète sa proie.
Seule sa mort compte à présent.