Je suis un songe-creux, absurde et incompris
Et je vais, me cachant de la foule imbécile
Qui n’aime que le sang et les idées faciles
Et n’a pour le rêveur qu’un étrange mépris.
Je suis le paladin des rêves de l’esprit,
Des choses que l’on dit être choses futiles,
Dont le marchand sourit, les trouvant inutiles,
Et le vulgaire rit, car il n’a rien compris.
Je suis le dérangeur des idées toutes faites,
Je suis l’humble montreur des songes de nos têtes,
Je suis le baladin des vers et de l’écrit...
Je suis un fol esprit pour les gens raisonnables,
Je suis le redresseur des torts et des mépris...
Et je construis du beau sur des châteaux de sable...