Ta cuirasse scintillant de mille feux,
Ton casque paré d’argent ornant ta tête,
Tu parais si fier, brillant et victorieux,
Mais tu n’es en réalité qu’une bête.
Une bête cruelle, avide de sang,
Dont l’épée est aussi pointue que les crocs,
Et de la mort des autres se nourrissant,
S’abreuvant sans peine de sombres sanglots,
Sanglots des parents et sanglots des amis,
Tu ignores les effets de tes actions,
Sans la moindre pitié tu fauches ces vies,
La guerre t’a fait perdre toute raison.
Machinal est le mouvement de ton bras,
Lorsqu’il transperce la frémissante chair,
Ton esprit s’égare, ou alors il est froid,
Glacé comme le marbre des cimetières.
Machine à tuer, voilà ce que tu es,
Seule la mort t’apporte la jouissance,
Tu respires la guerre, méprises la paix,
Sans combat ta vie ne serait qu’errance.
Creuses les tombes, mais n’oublies pas la tienne,
Memento Mori, tu vas bientôt mourir,
De ton cheval la mort tient déjà les rennes,
A tes côtés elle chevauche, elle te désire.
Mais tu te caches derrière ta sombre gloire,
Et tu feins d’ignorer tes seuls compagnons,
La mort te coursant de son destrier noir,
Et en toi la bête, dévorant ta raison.