J’ai fais un beau rêve. Un rêve merveilleux !
Le vingt et un roula ; puis le quinze suivit.
Le quarante-sept s’y colla. Ô, j’étais anxieux !
Encor’ deux à venir ! Le trente-trois aussi !
Mais il reste le quarante-huit. Aïe ! Plaise à Dieu !
Et il roule le bougre : quarante-huit. Youpi !
Bonne chance, faites que les étoiles trois
Puis huit s’alignent ! – Ô le moment ! C’est fini…
L’animatrice sourit. Je reste sans voix…
Ah ! ces sept numéros, cent fois je les relis !
Amis : quinze, vingt et un ; divin : trente-trois ;
Oh ! beau quarante-sept ; oh ! charmant quarante-huit !
Etoiles, constellations : inachevé trois,
Fermé, couché, c’est Infini ; debout c’est huit !
Les sept, vous-y êtes ! Ô hasardeux pari !
Ah ! jour de joie ! Je t’ai vaincu « Euromillions » !
Dans mon escarcelle, contenu amaigri,
Qu’ils sont donc bienvenus ces fabuleux millions !
…
Mes projets, mes chers projets, vous vous bousculez,
Tout pressé de me dire vos tendres secrets…
Mais toi surtout, hardi, tu forces le passage :
Ô je te connais, fier compagnon des mirages !
Tu as le visage de tous mes adorés :
Là, Papa qu’éclaire son regard doré
Et qui sourit comme un amant émerveillé
En posant sur le front de Maman éveillée
Un tendre baiser où l’amour fut toujours Roi.
Ô je vous aime qui portez vos lourdes croix :
A cause d’un fils impie, vous êtes bien tristes !
Mais oui, je voudrais pour vous une vie d’artiste !
Maman sera Reine des jardins hortensias.
Renais branche des rêves que la vie scia !
Et vous gentilles sœurs - chantez toutes les deux !
Riez et versez mille baisers sur tous ceux
Que vous aimez : maris, filles et fils si beaux.
Oui ! dansez la farandole au pont Mirabeau
Où coulent les joies et l’espérance des jours
Et qu’enfin, tous se parent des fastes atours !
Amis, tantes, oncles, grands-parents, belles-familles
Vos joies seront miennes si vos rêves scintillent !
Ah ! encore : associations, beaux humanitaires,
Vainquez froids et désespoirs, - ces vils adversaires !
Quant à vous, fille, fils, chairs de nos seuls rangs
Je veux vous offrir les bonheurs dignes des Grands :
Palais et piscines et jardins et bons servants ;
Je veux que jaillissent vos rires aux mille vents
Et qu’à votre maman vous fassiez belle fête
Et qu’enfin, un joli bonheur on lui achète !
Vous me direz, doctes enfants : - allons papa
Tu n’y es pas ! Le bonheur, ça ne se vend pas !
Je sais cela - insignes adorés - j’aurais
Bien trouvé le marchand, soyez-en assuré !
Puisqu’il s’agit de mon rêve, fi la raison !
Pour votre mère, je veux la tendre saison ;
Je la veux cueillir d’abord puis le beau soleil
Et les déposer tout humbles à ses pieds vermeils !
Alors j’entendrai des cris, des rires, des chants
Qu’entre tous je reconnaîtrai, si attachants !
Et ils iront, se mêleront, s’enrouleront :
Echos, rires à la joie du vivre, ils rouleront !
Un tonnerre d’amour trop longtemps contenu,
Voilà ce que seront vos joies sans retenue !
Et dans les vastes ateliers, pastels, aquarelles
Danseront aussi et diront les ritournelles,
Cependant que fille et mère adulées créeront.
Toi fils - et moi - ces tableaux nous les aimerons !
Délavés, ils loueront la Loire et le couchant
Ou chanteront les roses trémières en plein champ !
Elles peindront, ces mains artistes, juvéniles
Les divines proportions du fier campanile
Ou des chats bien aimés ou des chastes amants
Ou traceront l’héroïne des beaux romans…
Finalement elles créeront toutes les deux
Puis exposeront en galeries d’Art pour eux :
Pour ces fins connaisseurs qui leur reconnaîtront
Les talents qui sont leurs. Les renommées naîtront !
Ta mère et ta sœur seront fières et sans soucis.
Dès demain, elles iront aux jours adoucis !
Fils ! que mon rêve est beau qui se complète pour toi :
Une entreprise de pointe dont tu es roi !
Electronique ou informatique : que dire ?
Si ce n’est qu’en famille il faudra la conduire !
Et ta mère et ta sœur aux commandes aussi
Tous en société vous serez si bien assis !
Mon rêve est si doux qu’il ne peut se terminer
Sans un fol projet : voir les tristesses minées !
Et je vole sans trêve, dans le vaste monde
En Afrique ou bien ailleurs où la faim immonde
Sévit et prend les enfants et prend les parents.
Et je veux dire stop aux systèmes aberrants !
…
Mon Dieu, offrez-moi la saveur d’un rêve-pacte !
Offrez-la ! J’y engagerai de nobles actes !
Noël
26 novembre 2008