Ils sont tapis dans l’ombre, attendant patiemment
Votre moindre faux pas pour se jeter sur vous.
Ils sont en embuscade au détour du chemin
S’apprêtent à vous abattre, comme on tire un lapin.
Pas la moindre pitié ni le moindre courroux
Anéantir est leur mission, tout simplement.
Vous écrivez ou bien sur le clavier tapez.
Des mots s’alignent sur la feuille ou sur l’écran
Votre texte prend forme, c’est un petit poème.
Vous y avez mis tout votre cœur pour qu’on l’aime
Et un peu de vos trippes pour lui donner l’allant
Maintenant il est terminé et vous l’aimez.
Alors, plein de confiance, peut être un peu naïf
Faisant preuve de courage, sinon bien téméraire,
Sur ce site merveilleux, vous osez l’éditer.
Oui, bien sûr, vous savez qu’il sera critiqué
Que d’aucun le trouveront peut-être un peu amer,
Mais vous n’en n’avez cure, vous attendez passif.
Les premiers commentaires sont plutôt sympathiques
Salut, moi c’est Claudie, joli petit poème,
C’est Gérard qui te parle, je le trouve pas mal,
C’est plutôt réussi, c’est de la part de Val
Mais soudain un message vous semble moins amène
Moi, c’est Marie-Chantal, que c’est donc pathétique.
Et là tu t’en prends plein la tronche, tout ça pour rien.
Hector de Consenti, tu t’ennuies à ce point
Que tu sois obligé pour passer la journée
D’écrire sur ce thème autant d’absurdités
Un conseil, l’ami, retourne brouter ton foin
Cesse d’importuner l’assemblée. Moins que rien !
Et on a beau te dire que ce type est idiot
Que son rang d’écrivain ne le rend pas meilleur
Qu’il n’a d’autorité que sur ses commentaires
Qui n’engagent que lui. Et qu’à force de faire
L’épouvantail, il fait fuir même les empailleurs.
Tu te mets à haïr ton poème si sot.
Il est tellement facile de casser un auteur
Que le jeu, s’il en est, n’offre aucun intérêt.
Pourtant certains s’essaient encore à ce jeu là
Croyant sans doute gagner une espèce d’aura.
Ils sont restés bien jeunes, dans la cour de récré,
Ils sont petits caïds et font régner la peur.