Pour sûr que le monde n’est plus ce qu’il était
L’espérance de vie ne cesse d’augmenter
Comme les Interdits, c’est le prix à payer,
Car pour vivre très vieux il faut les respecter.
Fais pas ci fais pas ça me disait-on parfois
Encore petit garçon pour me faire filer droit,
Aujourd’hui c’est pareil car en divers endroits
Fleurissent des panneaux pour limiter nos droits.
Défense de stationner...ou j’envoie le grutier
Ou Passage interdit, c’est une voie privée,
Interdit d’uriner, mais où sont les W-C ?
Défense de dépasser, Ne pas téléphoner.
Comme un vieux légaliste j’accepte, ça va de soi,
Ce que les politiques nous distillent comme lois
Même si de temps en temps je songe avec effroi
Aux futurs interdits qui viendront après moi !
Après avoir sorti les clopes des cafés
Il reste à interdire de rire et de pleurer
Tousser, éternuer dans les zones habitées
Le virus de la grippe est si vite attrapé.
Oui bien sûr j’exagère car comment peut-on faire
Sans rire au cinéma, pleurer au cimetière,
Ou bien dans certains cas peut-être le contraire,
Et puis ne pas tousser durant tout un hiver ?
Nous n’en sommes pas là mais restons vigilants
A force d’Interdits pour vivre plus longtemps
N’est-ce pas quelque part le sel et le piment
D’une vie que nous aimons qui s’en vont lentement ?
Janvier 2008