Les « sentiments » sont de petits êtres graciles,Timides, réservés, frêles, presque fragiles.De la taille des lutins ou des farfadets,Vêtus de tons pastel, un peu comme les fées.Ils cohabitent avec les « idées futiles »,Filles potelées, colorées, souvent faciles,Qui sourient de les voir, rougissants et patauds,Lorsqu’elles se moquent, les mènent en bateau.Les « sentiments » évitent les beaux « raisonnements »,Ces types bien élevés, sûrs d’eux, trop brillants.Ils fuient tout autant les « principes moraux »Tristes sires engoncés dans leurs noirs oripeaux.Les soirs de cafard ils s’enivrent de cervoise,Et s’acoquinent avec les « pensées grivoises ».Ces belles perverses en légères tenues,D’un regard leur font perdre toute retenue.Dame « Conscience » et sa sœur « Patience » veillent,Qui les ont éduqués, et toujours les surveillent.Ils sont leurs enfants et elles n’hésitent pas,Lorsque nécessaire, à les remettre au pas.Un jour, ils se montrent, lors d’une promenade,Après un sourire, au détour d’une oeillade.Libérés, ils prennent soudain de l’importance,Ils gonflent, enflent et gagnent en assurance.Mais lorsqu’ils sont trop sûrs d’eux, fiers, un peu hâbleurs,Cupidon, d’une flèche leur perce le cœur.
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Les sentiments
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