Lorsque le bel automne
Dansera sur la Loire
Ses peintures chaconnes
Qui me faudra-t-il croire ?
Quand les tendres couleurs
Pourpreront ces rivages
Aussi bien que mes pleurs
Qui saura mes mirages ?
Lorsque mon œil perplexe
Taira le souvenir
O vétille complexe !
Qui dira l’avenir ?
Quand quelques vents en plaine
Voudront les fols amours
Vaincus des sombres peines
Qui sera mes toujours ?
Lorsque les bateliers
Gagneront les doux ports
Des lendemains altiers
M’auront-ils pris à bord ?
En vérité ? Non ! Seul !
Hirsute, abandonné
Attelant mon linceul
Triste bien qu’adonné
J’irai par le chemin
Plein du chant aérien
Pour qu’au fatal matin
Il ne reste plus rien
De mes belles croyances
De mes tendres remords
Des vaines espérances :
Non ! Rien ! A part un corps.
Déjà le bel automne
Déverse sur la Loire
Les senteurs des aurones
Baignant la masse noire…
En vérité, qui croire
Hors la céleste Gloire ?
Noël F.
Novembre 2008