La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil" René Char
J’ai besoin de tes bras
Pour casser le vertige
Je suis au bord du vide
Posée
En équilibre
Sur un mur d’ apparences
Les mots n’ont plus de sens.
Ce matin j’écoute en boucle l’Adagietto de Gustav Malher.
Jamais aucune musique ne m’a parue aussi à la lisière de l’évanouissement de la vie. Suspendue aux sons feutrés des violons je me dissous dans les grandes nappes d’un son zéro plus quelque chose, flottement harmonique ouvert à toute la mélancolie d’un monde dont la seule aspiration est l’effacement.
J’ai du mal à trouver un semblant de joie dans cette musique.Non il n’y a rien de souriant, ni de vital, simplement du renoncement inquiet.
Même pas une goutte de paix à laquelle raccrocher mes doigts que je sens glisser, glisser..Un instant, quelque chose comme un cri remonte jusqu’à ma gorge avec des larmes, que je stoppe. Inutile de pleurer.Inutile de se vider encore. La vie, ma vie, qui était si joyeuse, en dépit des combats à mener contre.. tant et tant..
En dépit des engagements et des joies de chaque jour, ma vie est désormais à l’image de cette musique : une longue phrase brisée de l’intérieur et de façon subtile, presque inaudible, qui n’aspire qu’à son point final
Il ne me reste que le silence
Pour calmer les blessures ,
Tutoyer l’infini.
Là ou s’édifie
L’écroulement de toute chose
La Vie n’est qu’ellipse.
Eclipse.
Vide est mon chemin.
Vide.
Une envie de hurler
Puis me défaire.
Et rejoindre la terre.
Nue
Lorsque ta bouche plonge
Dévore mes parfums
Je me sens forêt vierge aux capiteux humus
La pluie coule divine
En liqueur nectarine
J’ai besoin de tes bras..
Eloigne moi du vide
Ce vide qui m’aspire
Où je voudrais dormir
Vite....