De 1954 à 1962, toute ma famille était exilée en Tunisie
Durant la guerre d’Algérie
Moi je n’étais pas encore née
A l’indépendance, mon père voulait venir en France
Mais ma mère s’est opposée, sa famille lui manquait
Mon père adorait Paris, car d’origine Française
La décision de ma mère l’emporta :
Un avion vite pris, direction l’Algérie
Le voyage était pénible, normal ; ce n’était pas le Concorde
Le pays n’était pas encore stable on sentait encore le malaise
Débarqués chez les grands-parents, on n’avait plus de maison
Ma mère s’est mise à pleurer car deux de ses frères ont été tués
La grand-mère toute vieillissante et malade
Le grand-père en deuil, chagriné mais en bonne santé
On remarquait bien le relâchement, le dégoût et la rage
Sa maison a moitié détruite, son quartier en carnage !!
Fallait tout recommencer, logement, installation et inscription
Direction l’école, c’était drôle, je n’avais pas encore 6 ans
Mon père s’arrête dans une boutique pour mes fournitures scolaires
Subitement il succombe devant une lampe en cristal
Et encore ce n’est pas le tout !!
Il rencontre des amis et me renvoie bredouille avec la lampe
Sans mes fournitures scolaires !!
Ma mère partit se recueillir sur la tombe de ses frères
Tandis que mon père préférait avec ses amis boire des verres
A oublié que je devais acheter aussi un tablier
Ma mère très en colère a juré que
Quand il serait là, il serait pendu par les pieds,
Ça fait circuler le sang , disait-elle
Malgré tout, moi j’étais heureuse
Car c’était ma première rentrée scolaire !!