Sur un vieux triporteur, hirsute et pathétique,
Il allait son chemin dans un accoutrement
Qui n’était certes pas celui d’un romantique
Mais arrachait toujours un sourire au passant.
Que de fois j’ai croisé, dans Bourges la gothique,
L’artiste sans logis, mais non pas sans talent,
Que le badaud disait bohème et lunatique
Car vivant de son art et fuyant le chaland.
Je le revois encor, croquant la cathédrale,
Regard illuminé mais plume magistrale,
Campé sur le parvis sans même un chevalet.
C’est ainsi que vécut, mal aimé de la rue,
Celui qui parafait de Bascoulard-Mulet
Les toiles et dessins d’une œuvre disparue.
Février 2010